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vendredi 9 février 2007

Le stress du médecin

“ Un jeune couple est entré, le cœur rempli de l’espoir que je pourrais faire quelque chose pour leur nouveau-né. En examinant le bébé, mon sang s’est glacé. Sa maladie était incurable. Pouvez-vous imaginer mes sentiments quand j’ai annoncé aux parents que leur fils serait aveugle ? Après qu’ils sont partis, je me sentais très abattu. Mais voilà qu’arrivait déjà le patient suivant, s’attendant à être reçu avec un grand sourire ! C’est ça qui me stresse. ” — Un chirurgien oculiste sud-américain.

UN PATIENT consulte rarement pour prendre des nouvelles de son médecin. Il est obnubilé par ses propres difficultés. De ce fait, le stress que vivent les médecins passe souvent inaperçu.

Bien entendu, le stress touche tout le monde et la profession médicale n’en a pas le monopole. Cependant, puisque tout le monde, ou presque, s’engage un jour ou l’autre dans une relation médecin-malade, il vaut la peine de comprendre le stress que connaissent les médecins et les conséquences que celui-ci leur fait subir.

Les médecins apprennent très tôt à vivre dans le stress, car ils doivent déjà se battre alors qu’il ne s’agit encore que d’entrer dans une école de médecine. Puis, quand les cours commencent, c’est souvent un choc indélébile : il marque le début d’un processus qui modifiera peut-être la personnalité même des étudiants.

Une formation traumatisante

Le premier passage en salle de dissection, parfois dès la première semaine de cours, est traumatisant. Beaucoup d’étudiants n’ont jamais vu de cadavre. Ces corps nus et flétris, incisés à différents niveaux pour révéler leur anatomie, peuvent être tout à fait répugnants. Les étudiants recourent alors à diverses stratégies pour dominer leur émotion. Ils choisissent souvent l’humour et baptisent chaque cadavre d’un sobriquet. Ce semblant de cynisme et de manque de respect est leur seule échappatoire pour ne pas penser à la personne qu’était auparavant ce corps mort.

Vient ensuite la formation à l’hôpital. Nous ne sommes, pour la plupart d’entre nous, confrontés à la brièveté de la vie qu’à partir d’un certain âge. En revanche, les étudiants en médecine se retrouvent très jeunes face aux maladies incurables et à la mort. C’était “ dégoûtant au point d’inspirer de la répugnance ”, a dit l’un d’eux au sujet de ses premiers stages à l’hôpital. Autre choc : celui de découvrir que, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, il n’est pas rare que des patients n’aient pas accès à des traitements pour des raisons financières.

Comment les médecins nouvellement diplômés surmontent-ils le stress ? Souvent, le personnel médical se désengage sur le plan affectif en dépersonnalisant le malade. Plutôt que d’en parler comme d’un être à part entière, ils diront : “ Docteur, il y a une jambe cassée dans le box no 2. ” Voilà qui prête à sourire pour qui ne connaît pas la raison de cette formulation.

Le syndrome d’épuisement professionnel

Certains médecins estiment ne pas posséder les compétences relationnelles nécessaires à l’exercice de leur métier. En effet, alors qu’ils reçoivent une formation scientifique, ils doivent passer la plupart de leur temps à parler aux malades. Il leur faut aussi annoncer de mauvaises nouvelles, comme le montrait l’introduction. Cette situation, la pire, est parfois une réalité quotidienne. Qui plus est, les patients en crise ont besoin d’extérioriser leur angoisse et ils souhaitent que le médecin les écoute. Mais il est si fatigant de côtoyer des personnes anxieuses et terrifiées que certains médecins succombent au syndrome d’épuisement professionnel, ou “ burn-out ”, qui fait suite à une surimplication affective.

Un médecin généraliste du Canada a déclaré à propos de ses débuts : “ J’étais débordé de travail : les déprimés qui réclamaient de mon temps ; les accablés qui voulaient se décharger de leur détresse ; les malades qui avaient besoin de mes soins ; les manipulateurs qui me harcelaient ; les patients qui débarquaient dans mon cabinet, ceux qui me suppliaient de me rendre à leur chevet et ceux qui faisaient irruption chez moi — jusque dans ma chambre — en téléphonant ! Des gens, encore des gens, toujours des gens. Je voulais me rendre utile, mais là, c’était devenu de la folie ! ” — Le dilemme d’un médecin, de John Holland.

Le stress diminue-t-il avec les années ? En général, l’ancienneté accroît les responsabilités. Il faudra souvent traiter en quelques instants des questions de vie ou de mort, peut-être sur la base de renseignements insuffisants. “ Quand j’étais jeune, ça ne me faisait pas peur, explique un médecin britannique, tout comme les jeunes n’ont pas peur de conduire dangereusement. Mais en prenant de l’âge, on accorde beaucoup plus de prix à la vie. Aujourd’hui, je suis plus angoissé que jamais quand je dois faire un choix. ”

Quel risque engendre le stress ? L’habitude de prendre ses distances avec les patients pourrait déteindre sur les relations familiales. C’est un écueil très sournois. Certains médecins, par contre, manifestent envers leurs patients une compassion hors du commun. Mais jusqu’où peuvent-ils aller sans céder au syndrome d’épuisement professionnel ? C’est un vrai dilemme !

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